Pormishuevisme : critique urbaine et mémoire du territoire
Le livre Pormishuevisme d’Erik Harley se présente comme une réflexion critique sur les décisions urbanistiques souvent disproportionnées et déconnectées des besoins réels des habitants. Harley invente un « mouvement artistique » fictif pour dénoncer, avec humour et ironie, la spéculation immobilière, les constructions monumentales superflues et les projets d’infrastructures imposés sans concertation sociale. Le sous-titre, Rotondas et Mamotretos, illustre l’attention portée aux gloriettes et aux constructions ostentatoires comme symboles de l’urbanisme excessif, parfois au détriment de la mémoire, de la culture et des espaces publics.
Au-delà de la satire, le livre propose une réflexion sur la relation entre territoire, patrimoine et qualité de vie. Harley invite à observer l’impact durable des interventions urbaines sur l’espace collectif, et à questionner la logique de grandeur et de monumentalité au détriment de l’humain et du social. Le texte combine archives, images et analyses pour offrir une critique constructive des pratiques urbanistiques contemporaines.
Cette réflexion trouve une illustration concrète en Martinique, à Fort-de-France, avec la démolition récente de l’Imprimerie Officielle, un bâtiment emblématique de l’architecture contemporaine signé Donat Honoré. Le site reste aujourd’hui en escombres, dans l’attente de la construction d’une rotonde prévue pour 2027. Ce choix urbanistique, privilégiant la circulation automobile et les infrastructures monumentales, se fait au détriment d’équipements publics essentiels tels que des espaces culturels, des bibliothèques et des lieux de socialisation. L’exemple martiniquais résonne directement avec les critiques formulées par Harley : les décisions urbaines déconnectées des besoins sociaux peuvent laisser des traces durables et transformer le territoire de manière irréversible.
Pour en savoir plus, lire le livre Pormishuevisme (version espagnole disponible sur Amazon).
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