À moins de six mois de la COP30, la ville de Belém, au cœur de l’Amazonie brésilienne, s’affirme comme un territoire d’expérimentation urbaine. Entre initiatives citoyennes, alternatives écologiques et débats architecturaux, elle offre un terrain d’observation précieux pour penser la transition urbaine sous climat tropical.
C’est dans ce contexte que David Fontcuberta, membre du conseil régional de l’Ordre des architectes de la Martinique, s’est rendu à Belém, mandaté par le Conseil national de l’Ordre des architectes de France. Il y a rencontré Matheus de Almeida Vieira, président du IAB – section État du Pará, dans une perspective d’échange entre praticien·nes de contextes insulaires et amazoniens. Il était accompagné de Rafael Salcedo, architecte associé d’Abitē.
📰 Lire l’article officiel publié par le CNOA
Guidés par Matheus Vieira, les deux architectes ont exploré Belém à travers ses tensions sociales, ses paysages urbains fragmentés, son architecture vernaculaire et ses vulnérabilités écologiques. Cette immersion a permis d’ouvrir une lecture croisée des territoires tropicaux, entre villes d’Amérique latine et îles des Caraïbes.
Durant leur séjour, ils ont participé à plusieurs temps forts du 4ᵉ Encontro de Cidades, organisé par le Laboratório da Cidade, structure indépendante co-dirigée par Lucas Nassar et Lygia Nassar. Depuis 2017, ce laboratoire fédère architectes, chercheurs et habitants autour d’une vision commune : faire émerger des villes plus justes, participatives et résilientes au cœur de l’Amazonie.
Deux interventions ont particulièrement marqué cette rencontre :
En marge de l’événement, une discussion informelle avec Carlo Ratti (directeur de la Biennale d’architecture de Venise 2025) a permis d’évoquer le pavillon italien pour la COP30, qui sera d’abord présenté à Venise en septembre, puis transporté par voie maritime jusqu’à Belém. Il y sera adapté localement par… Matheus de Almeida Vieira.
Ce déplacement s’inscrit dans une démarche de mise en réseau entre professionnels des territoires tropicaux, et de partage d’expériences sur des pratiques urbaines plus adaptées, respectueuses et inclusives.
Il prend tout son sens quand on se souvient que Belém est jumelée avec la ville de Fort-de-France : un lien qui reste largement sous-exploité, mais qui pourrait devenir le socle de nombreuses initiatives culturelles, sociales et architecturales entre les deux rives de l’Atlantique tropical.
Cette mission vient nourrir les réflexions portées par abitē en Martinique, et confirme qu’écouter d’autres territoires, c’est déjà transformer le sien.
Observer ailleurs, pour mieux agir ici.
Écouter d’autres récits, pour penser des avenirs pluriels.
Construire sans détruire. Créer en tissant.
Commentaires récents